Quelle est la place de la notion de lumière dans les textes saints ? Comment l’homme peut-il devenir une lumière de Dieu ?
Mère Aimiliani, higoumène du monastère orthodoxe Notre-Dame-de-Toute-Protection à Bussy-en-Othe (89), dans cet entretien du 9 décembre 2023 jour de la Fête de la Conception de la Mère de Dieu (9 décembre) reprend la métaphore de la Mère de Dieu comme « une lampe pour mes pieds, une lumière pour mon sentier » (Ps 118, 105) et la rapproche de plusieurs textes :
- l’hirmos de la neuvième ode de la Fête du jour qui désigne celle-ci comme: « La source vivifiante qui ne tarit jamais, le chandelier de la Lumière tout-doré »
- le texte de l’Évangile du même jour : « Personne n’allume une lampe pour la recouvrir d’un pot ou pour la mettre sous un lit ; mais on la met sur un support pour que ceux qui entrent voient la lumière. ( Lc 8, 16)
- un passage des textes de la Fête de l’Entrée de la Mère de Dieu au Temple : « Le Chandelier plein de clarté, divine Épouse, c’est bien toi : en ce jour tu resplendis dans la maison de notre Dieu, répandant sur nous la grâce au pur éclat de tes merveilles, ô Vierge toute-digne de nos chants. »
- un texte de l’Octoèque : « Chandelier tout doré, ainsi t’a par avance figurée l’inaccessible Lumière qui éclaire l’univers ; ineffablement, ô Vierge, tu L’as reçue, aussi nous te chantons dans tous les siècles ».
Elle fait également le rapprochement avec l’icône de la Mère de Dieu où on la voit tenir un cierge.
Elle indique que ces objets (chandelier, cierge, lampe à huile etc.) n’ont pas la lumière en eux-mêmes, ils ne sont pas des sources de lumière en eux-mêmes, mais ce sont des instruments sur lesquels la lumière se pose, des instruments cependant indispensables pour que cette lumière puisse luire et éclairer tous ceux qui sont dans la maison.
Citant à nouveau l’Évangile :« C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! (Lc 12, 49), elle compare la Vierge à la mèche d’une chandelle, indispensable pour apporter la lumière. La Mère de Dieu est la lampe du Seigneur par excellence, dit-elle ensuite, tout comme saint Jean-Baptiste, saint Paul et tous les saints. Et la maison des Saints c’est l’Église.
Après cette introduction elle en vient à la citation de l’Ancien Testament choisie pour cet entretien : « L’âme de l’homme est la lampe du Seigneur » (Proverbes 20, 27) pour montrer que le Seigneur veut que chacun d’entre nous […] devienne Sa lampe et Son chandelier.
Elle commente l’icône de la Pentecôte qui représente le Saint-Esprit par une flamme. Ainsi, dit-elle, la tâche principale du Saint-Esprit est de révéler le Christ au monde, […], aux cœurs des hommes. Elle montre de ce fait le rôle des apôtres et rappelle le rôle similaire de saint Silouane l’Athonite qui, caché dans son monastère, pleurait pour le monde entier, en suppliant le Seigneur que tous les peuples de la terre puissent Le connaître par Son Esprit Saint.
Enfin elle explique que Dieu, qui a donné ce feu du Saint Esprit à Ses Apôtres et à Ses grands Saints, veut le donner également à chacun de nous, car Son désir est que chaque homme devienne Sa lampe. Mais pour cela nous devons travailler à bien nettoyer nos mèches, à astiquer et polir nos chandeliers, et à préparer nos lampes en y ajoutant l’huile pure de la compassion. Car un cierge défectueux ou une lampe sale n’est pas apte à recevoir la flamme.
Nous devons donc faire un travail de métanoïa. Pour devenir enfants de lumière nous devons utiliser entre autres cinq moyens : l’humilité, la Parole de Dieu, la prière, l’Eucharistie et l’amour fraternel.
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