le monastère de Sucevita: l’église de la résurrection
Cette journée dominicale se déroule exclusivement au monastère de Sucevita, le plus somptueux de Bucovine, d’après notre guide, inscrit au patrimoine de l’Unesco. Construit en 1586 par les frères Mogilev (Movila en roumain), riches princes et évêque, qui ont su composer avec les ottomans. Ce monastère est remarquablement conservé, il a eu la grâce de n’avoir jamais attaqué et n’a jamais brûlé.
Aujourd’hui 3 temps forts : la liturgie, la visite extérieure et la visite intérieure.
Liturgie simple, magnifiquement chantée par quelques-unes des 80 moniales du monastère. Pas de concélébration cette fois-ci, mais les pèlerins que nous sommes peuvent communier, comme à chaque fois. Nous sommes impressionnés par la ferveur des croyants, priant la plupart du temps à genoux, et leur nombre, emplissant l’église et le parc autour. Les moniales distribuent à chacun des friandises, biscuits après la communion, brioche à la fin!
Le monastère est une enceinte en pierres grises, carrée, fortifiée, avec des murs de 3m d’épaisseur. L’église est typique de la Moldavie: byzantin et gothique, avec le chœur en tricorne, le toit en bois. Les fresques des murs sont remarquables. Au sud, sur 7 niveaux, de haut en bas : les chérubins et séraphins portant la bannière « Saint, saint, saint… » (unique en Moldavie), les archanges, les prophètes, les apôtres, les évêques, les martyrs et les ermites. Une représentation exceptionnelle de l’arbre de Jessé couvre une grande partie du mur sud, avec, entre ses ramifications, les prophéties, au-dessus de philosophes grecs. Nous ne pouvons voir l’échelle de Saint Jean Climaque, sur le mur Nord en restauration. Une bonne raison de revenir en Bucovine !
La visite de l’intérieur de l’église
Nos yeux ne savent où se poser tant l’iconographie est riche. Les 3 parties de l’église (proneos, neos, pharos) sont séparées par des murs épais, tous décorés et les fidèles passent par d’étroits passages pour accéder au devant du sanctuaire. Dans le proneos, à l’entrée de l’église, sont représentés en images tous les saints du calendrier, jour après jour; dans le neos, la vie de Moïse et les grands saints; dans le pharos, les étapes de la Passion du Christ, ses miracles ainsi que des passages de l’ancien testament, comme la Genèse. On reste ébahis devant tant de précision, de couleurs, de simplicité aussi.
Certains d’entre nous se rendent au cimetière pour un court et émouvant office des défunts (panikhida). Il fait chaud, nous restons nous reposer un peu avant de nous retrouver chez notre guide Daïnita et Bernard pour la soirée. Notre pèlerin Paul, qui vient du Québec, y partage avec nous l’histoire de l’orthodoxie en Amérique du Nord. Ce pèlerinage est un enrichissement permanent.