Rencontres du Vicariat – vendredi 27 mai – jour 2

Rencontres du Vicariat – 2e jour

Avant de commencer l’Assemblée générale c’est par la liturgie que tous les participants ont débuté la journée. Présidée par le père Alexis Struve, entouré de nombreux prêtres, une chorale étoffée dirigée sous la houlette dynamique de Cyrille Sollogoub, ponctuée par quelques chants en arabe alternant avec les ecténies en slavon reflets d’une unité et diversité vivante. À la fin de la liturgie il y eut un échange chaleureux avec monseigneur Renauld de Dinechin, évêque de Soissons, présent pendant tout l’office.

La matinée est occupée par l’assemblée générale du vicariat et l’après-midi par les ateliers.

En fin de matinée, notre invitée Patricia Mc Dwyer-Wendzinski prend la parole pour présenter et témoigner de l’expérience dans la Maison Marie Skobstova, maison d’accueil co-fondé par Patricia et son mari Bernard, et qui est une réponse spontanée aux besoins criants apparus suite aux visites quotidiennes de la jungle de Calais, un appel à accueillir toutes les personnes sur les routes de l’exil, un appel à la rencontre et à la pratique d’une solidarité.

« Ce qui m’a inspiré chez Maria Skobtsova, et la raison pour laquelle on l’a choisi comme guide spirituelle, comme patronne de notre maison, c’est que face à notre impuissance et à l’immensité du scandale et de l’injustice constatée dans la jungle de Calais, face à notre totale impuissance, Mère Marie nous dit, qu’elle a compris pourquoi elle n’obtenait pas de résultats lorsqu’elle se demandait ce qu’elle devait faire pour les exilés russes. Mère Marie dit : chacun de nos frères exige de nous notre vie entière, ni plus ni moins. Cette radicalité en Christ, cette absence totale d’ambiguïté, d’équivoque, a clarifié le chemin d’un seul coup, et il était clair qu’il suffisait de suivre ses pas sur cette confiance mise en Dieu et uniquement en lui. Si nous comptons sur nos propres forces face au scandale de l’injustice et des divisions nous ne pouvons rien. Mais il ne s’agit pas de nous, il s’agit de Dieu qui est le maître de l’impossible. La caractéristique de la Maison Maria Skobtsova est que  nous y sommes appelés à y vivre tous en communauté. Il ne s’agit pas d’avoir deux parties, ceux qui sont du dehors et ceux qui sont du dedans. Dés que tu entres dans la maison, dés que tu es invitée dans la Maison Maria Skobtsova, tu es frère et tu fais partie de la communauté. Quelques soient nos origines géographiques ethniques ou religieuses, nous sommes tellement tous frères en humanité, donc tous responsables du bien-être les uns des autres, que nous formons véritablement ce que les hôtes eux-mêmes disent, une famille. Et eux qui ont souvent laissé au pays leur famille de sang reconnaissent en nous une famille, c’est dire qu’ils sentent cet esprit de Maria Skobtsova, parce que c’est elle qui inspire ça. Nous avons besoin de toi. Nous le leur exprimons par le regard que nous portons sur eux, ce regard que Maria Skobstova inspire en nous, ce regard doit leur dire que nous leur sommes reconnaissants de la confiance qu’ils nous font en venant frapper à notre porte. Maria Skobstova nous dit que nier l’amour c’est nier sa propre humanité, nous sommes tous appelés à aimer notre frère et notre prochain. L’amour du prochain ne peut pas être séparé de la justice sociale, expliquée tout simplement dans les Actes des apôtres : « Que celui qui a beaucoup amassé donne à celui qui en a besoin et que celui qui a besoin fait appel à celui qui a beaucoup amassé. » 
Notre reporter sur place N.

Patricia Mc Dwyer-Wendzinski
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