Mémoire éternelle! L’archevêque Anastase d’Albanie s’est endormi dans le Seigneur

Mémoire éternelle mgr Anastase d'Albanie janvier 25

L’archevêque Anastase d’Albanie, une vie au service de l’Église

Né au Pirée (Grèce) le 4 novembre 1929, Il était passionné par la science toute son enfance, mais pendant les dures années d’occupation de la Grèce par les nazis, qui ont apporté la destruction et les horreurs durant la seconde Guerre mondiale. Il a alors pris conscience que la seule manière de donner un sens à la souffrance était d’œuvrer pour la paix, celle qui vient du Christ. Il a ainsi décidé de consacrer sa vie entière au service de l’Église et de ses frères.   

Après son ordination, le jeune Anastase est parti en Afrique. « Le soir de mon ordination, en mai 1964, j’ai pris l’avion pour l’Ouganda, pays auquel j’avais souvent pensé et que je désirais tant voir. Je pensais alors que je serais chez moi en Afrique pour le reste de ma vie. Mais le paludisme a mis fin à ce rêve »  

En 1969, le COE (Conseil œcuménique des Églises) proposa à Anastasie un poste à la Commission de mission et d’évangélisation, comme « secrétaire pour la recherche et les relations avec les Églises orthodoxes ». Par la suite, il fut le premier président orthodoxe de la Commission de mission et d’évangélisation de 1984 à 1991).

Puis, en janvier 1991, le Patriarcat œcuménique décida de rétablir l’Église d’Albanie. Deux mois après son 61e anniversaire, Anastase reçut un appel téléphonique du Patriarcat de Constantinople : on lui demandait s’il accepterait d’aller en Albanie pour voir s’il restait quelque chose de l’Église orthodoxe. Au départ, il n’était pas prévu qu’il s’y installe définitivement, il s’agissait simplement de voir si l’Église locale pourrait revivre, et de quelle manière. Il y a trouvé 1 600 églises détruites et seulement 22 prêtres, seuls survivants des quelque 440 prêtres en service en Albanie avant la période communiste. Pourtant, les Albanais ressentaient désespérément le besoin de liberté religieuse et beaucoup se rassemblaient dans des champs où rien ne subsistait de leurs anciennes églises, à part des cloches brisées.

Il a vu le désespoir sur le visage des Albanais : « J’ai pensé : “Qui va aider ces gens ? Qui va leur donner de l’espoir ?” Et je me suis dit : “Si tu as la foi, reste et lutte. Sinon rentre chez toi” ». Alors, il est resté. Pendant les dix années suivantes, l’archevêque Anastase s’est battu pour surmonter des siècles d’hostilité ethnique et religieuse, pour établir une nouvelle Église dans tout le pays. Il souligne : « Quelque 150 nouvelles églises (grandes et petites) ont été construites, 60 églises et monastères, classés monuments culturels, ont été rénovés et restaurés, et 160 églises ont été réparées. Plus de 70 bâtiments ont été achetés, construits ou reconstruits pour en faire des jardins d’enfants, des écoles, des maisons de jeunes, des centres de santé, des sièges métropolitains, des foyers d’accueil, des ateliers, des soupes populaires, etc. Au total, il y a eu plus de 460 projets immobiliers ».

« Nous sommes confrontés au problème de la pénurie de prêtres. La jeune génération a été élevée dans une ambiance athée ; puis est venu le rêve capitaliste, qui a poussé bien des gens à s’installer à l’étranger. L’odeur de l’argent est très forte. Petit à petit, certaines personnes se rendent compte que l’argent ne fait pas le bonheur, que le bonheur doit avoir sa source dans quelque chose de plus profond ».
« Comme vous l’aurez remarqué, au séminaire, il n’y a pas que des hommes mais aussi des femmes – peut-être un tiers du total. Autrefois, le rôle des femmes était essentiellement au foyer ; mais maintenant elles ont une vie en dehors de chez elles, et l’Église doit utiliser leurs dons. Les femmes exercent une autre forme de service dans l’Église. Sans elles, nous aurions réalisé beaucoup moins de choses ».

L’archevêque parlait aussi de sa vision œcuménique : « Au-delà d’une perspective balkanique, européenne, nous essayons, avec respect et amour, d’intégrer l’ensemble de l’Église et le monde entier que Christ lui-même a ressuscité, racheté et illuminé par Sa croix et Sa résurrection. La vision œcuménique offre une puissance, une continuité et une perspective spéciales pour chaque situation concrète et locale. En outre, l’accent mis sur l’œcuménicité et la catholicité de l’Église et le regard porté sur le Verbe incarné de Dieu dans l’Esprit Saint offrent à la pensée et à la conscience orthodoxes un horizon ouvert d’une majesté infinie ».

Transporté en urgence en Grèce il y a quelques semaines afin de bénéficier de soins dont il avait besoin, l’archevêque Anastase s’est endormi dans le Seigneur le samedi 25 janvier à 7h30.

Mémoire éternelle !

Deux livres en français de Mgr Anastase

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